Ondes algériennes
« Ondes algériennes est l’histoire d’une attente absurde qui dure depuis presque soixante ans. C’est une fiction. Le texte n’a aucune dimension autobiographique, ni même le moindre soupçon d’autofiction, bien que celui qui l’a inspiré, mon père, appelé du contingent de 1959 à 1962, a été un acteur malgré lui de la guerre d’Algérie.
Il n’en a jamais parlé, probablement parce que ce qu’il a découvert là-bas sur la nature humaine a dépassé son entendement ; mais on a beau faire, les enfants héritent de tout, même de ce qui est tu.
Petit, j’ai souvent interrogé mon père à propos de sa guerre d’Algérie. Il répondait par des pirouettes.
En grandissant, j’ai continué à lui poser des questions, maladroites, souvent trop directes sans plus de succès.
Ils en ont fait une guerre, je pense que j’ai le droit (le devoir ?) d’en faire une nouvelle. Une fiction comme arme contre une réalité trop dure à avaler. L’imagination pour pallier le manque de mots. Peut-être est-ce (aussi) pour cela que je suis devenu écrivain ? Pour aider mon père à déposer ce bagage ; très égoïstement, pour ne pas avoir à le porter à mon tour.
Cette guerre d’Algérie aura donc eu des aspects positifs, malgré tout : mon père y aura puisé l’essence de son humanisme, et moi mon écriture. »
La musique de Gilles Renon apporte une dimension onirique, voire hallucinatoire, à ce texte lourd et profond.